Archives :

http://www.pinetreeweb.com BIOGRAPHIE DE BADEN-POWELL Fondateur du scoutisme


Par Mario Goulet, jflagard@...
chef de groupe du 19e groupe scout de L’Ancienne-Lorette ( Novembre 1993 )


Merci à Pinetree Web pour les images tirées de leur site web à
http://www.pinetreeweb.com/


B-P est un routier, son histoire se déroule au rythme des événements vers lesquels il marche sans se soucier de ce qui l'attend. Il saura y faire face et les faire servir à sa formation personnelle et professionnelle. A cet égard, il nous dira:

 

"Si j'avais à écrire l'histoire des principaux événements de ma vie, je serais tenter de l'appeler "les bombes de ma vie". Presque chacun de mes pas a été inattendu, je ne l'avais pas recherché, et il m'a conduit dans une direction imprévue."
(Franchis l'obstacle . Baden-Powell, Neufchatel: D. de Brouwer, 1946, p.41)

L'histoire de l'Empire Britannique s'est tissée au fil des centaines d'années jusqu'à nos jours par des aventuriers et des explorateurs, les éclaireurs de leur nation. Les chevalier du roi Arthur, Richard Coeur de Lion et les     Croisés portèrent bien loin la chevalerie britannique. Des femmes aussi ont fait oeuvre d'éclaireurs. L'Angleterre serait un pauvre petit pays si la timidité avait régnée en maître; s'aurait été un désastre pour la nation si les jeunes gens d'aujourd'hui avaient perdu leur esprit d'endurance et d'aventure, s'ils avaient accepté d'être nourris à la cuiller et bercés et ne recherchaient que des occupations faciles, ne comportant aucun risque.

Son père (1796-1860) était reconnu par ses pairs comme un bon mathématicien à Oxford à l'âge de 31 ans. Il jouait de l'orgue et peignait. Descendant d'une vieille famille du Suffolk et de condition économiques moyenne. Il a été membre de la Société Royale. Il exerçait la fonction de pasteur dans l'Église protestante. Son père épousa, à l'âge de 50 ans, Henrietta-Grace Smyth alors âgée de 22 ans. Il mourut à 64 ans alors que B-P n'avait que trois ans.

Quant à sa mère, Henrietta-Grace Smyth (1824-1914), elle descendait d'une famille ancienne et prospère. Son père, l'amiral William Henry Smith, commandant de la marine, passait pour un physicien et astronome amateur de talent. Elle avait hérité de ses ancêtres un tempérament décideur, animateur et entreprenant. Elle fut l'épouse en troisièmes noces du révérend Baden-Powell.

La fraterie se composait de cinq frères et d'une soeur, encore vivant au moment du décès de leurs pere:

C'est dans les bois qui environnaient l'école et le terrai de jeux que B-P apprit la plupart des choses qu'il sait et qui lui furent utiles tout au long de sa vie. Cette vie dans la nature favorisa non seulement le développement du corps, de la santé et de l'esprit, mais elle l'aida, comme jeune garçon à trouver son âme. Ses talents, son humour, sa bonne humeur, sa serviabilité firent de "Bathing Towell" (essuie-mains), comme le surnommaient les garçons de son club, le boute-en-train, l'entraîneur et le porte-parole de l'école.

Candidat malheureux à l'Université, en montant sur la Gertrude (voilier), il en descendait sous-lieutenant, dispensé par ses places (2e en cavalerie et 5e en infanterie sur 700 candidats) du stade d'entrainement de 2 ans à l'école de Sandhurst. C'était en 1876, il avait alors 19 ans. Baden-Powell, chef militaire, ne fut pas un génie, mais un innovateur. Il apprit à l'Angleterre à comprendre que, derrière le soldat, un homme se battait pour elle. Il lui apprit à respecter cet homme et à l'aimer, à le sauver de l'anonymat. A chaque échelon de la hiérarchie, il est parvenu à faire passer l'homme avant le règlement et cette réussite de sa propre carrière, il essaya de la communiquer aux autres. Le processus de désengagement total dura tout de même dix ans, car c'est le 7 mai 1910 seulement qu'il prit sa retraite définitive, le jour même d'ailleurs du décès du roi Edouard VII successeur de la grande reine Victoria. Sa carrière militaire s'échelonna sur trente-quatre ans.

En 1912, lorsque B-P monta sur l'Arcadie, il ne se doutait pas de pénétrer dans le pays fabuleux des amours pastorales. C'est ainsi que B-P y rencontra Miss Olave St.-Clair Soames, âgée alors de 23 ans. B-P avait trouvé la femme qui lui convenait: décidée, volontaire, intelligente, elle s'était intéressée aussi à des questions d'éducation. Le mariage eut lieu dans l'intimité, le 30 octobre 1912. Leur voyage de noces, en Afrique du Nord, à cause du climathttp://www.pinetreeweb.com encore clément en automne, se déroula en faisant du camping. Ils ont eu trois enfants, nés de leur amour, un fils et deux filles: en 1913 Peter, d'après le héros d'une pièce de Barrie: Peter Pan, le garçon qui n'a jamais grandi. En 1915 ce fut Heather, et Betty en 1917.

Olave St.-Clair Soames est née à Chesterfield, le 22 février 1889. Tout au long de sa jeunesse et jusqu'à son mariage, à l'âge de 23 ans, elle mène une vie heureuse, sans conflit ni défi et sans utilité sociale. Elle pratique de nombreux sports à la campagne. De 1941 à 1970 Lady Olave se rend dans 107 pays différents. Elle nous fait part de ses impressions de globe-trotteuse:

"Voyager à l'étranger est pour moi, dans un sens, plutôt une épreuve. On éprouve un sentiment de joie et d'excitation, mêlé à une impression de vide intérieur, produit par l'appréhension et l'attente d'on ne sait trop quoi."
(Carnets de route . op. cit, p.23)

Lady Olave est décédée en 1977, à l'âge de 88 ans, dans le Surrey, au Sud de L'Angleterre. Elle nous a quitté comme à la fin d'une journée bien remplie.

La fondation du scoutisme a été possible grâce à l'influence de la mère de B-P qu'il affectionnait   tout particulièrement. Il lui reconnaît un rôle central dans cette fondation. De plus, il s'est rendu compte que le système des Cadets ne faisait rien pour préparer les garçons à un civisme consciencieux, actif et joyeux, d'après les idées modernes. B-P était bien le plus parfait commis-voyageur de la bonne volonté universelle. Dans sa vie scoute, il est allé cinq fois aux Indes, treize fois en Afrique, sept fois en Amérique et trois fois en Australie. En 1924, le premier camp international qui réunit 40 pays, se tient à Foxlease en Angleterre.

Le suc de Connaught, président de l'Association britannique, déclara le 29 juillet 1929, lors de l'ouvertude du jamboree de la majorité (21 ans):

"L'historien futur, en parlant des grands réformateurs du monde, devra ajouter à sa liste le fondateur du scoutisme. Peu d'hommes ont rendu un plus grand service à l'humanité que Robert Baden-Powell."

(250 millions de scouts . Laszlo Nagy. Suisse: P-M. Favre, 1984, p.101)

La Cité de Londres lui conféra la bourgeoisie d'honneur. On sait que le titre de Lord était hériditaire au sein de la royauté. Exceptionnellement, certains citoyens, tel que B-P, par exemple, reçurent ce titre pour quelque grand éclat, utile à la nation. C'est ainsi que le prince de Galles, en uniforme scout, annonça le 2 août 1929 que son père royal élevait B-P à la pairie héréditaire. C'est ainsi que le fondateur du scoutisme devint Lord Baden-Powell of Gilwell .

Après plusieurs tractations et réactions des instances officielles, un accord fut possible entre la B.S.A du Canada et la Fédération Québécoise du Guidisme et du Scoutisme. Cet accord fut donc signé le 10 avril 1935 à Ottawa. C'est cet accord-là qui fut contresigné par B-P, le 27 mai à l'archevêche de Québec en présence du cardinal et de M. Beatty, président du Conseil général canadien de la Boy Scouts.

Il faisait preuve d'une simplicité et d'une droiture de caractère qui sont les caractéristiques de tous les hommes vraiment grands. Il ne s'attarde pas à rêver, ce n'est pas son habitude. Son indépendance joyeuse lui faisait regarder le côté optimiste de la vie  pour rendre aux autres l'existence plus légère. Il était très habile à jouer du piano, du violon, du clairon et du cor, et par son don à chanter dans un registre exceptionnellement étendu.

"Le désert ou le glacier arctique ne sont pas pour moi! Je préfère la Route amie et tous les gens qu'on y rencontre."
(La route du succès . Baden-Powell, Robert. trad. Péroni, P., 1922, Neufchatel: D&N. 1946, p.211)

L'amitié a tenu une grande place dans son existence. Il aimait qu'on s'intéressât à ce qu'il faisait et ne témoignait d'aucune fausse timidité, mais lui aussi s'interessait à ce que faisaitent les autres et cela faisait partie de son charme. Il ne veut pas être propète. Il désire à peine être chef. Il ne souhaite être qu'un ami. On disait de B-P, alors colonel âgé de 40 ans: "nul moyen de le fréquenter sans être conquis". Il savait si délicatement demander à chacun ce qui l'intéressait particulièrement et à la faveur de sa gentillesse, amener les confidences qui font plus pour lier deux hommes entre eux que plusieurs années de coude à coude administratif. Une des forces psychologiques de B-P a toujours été de savoir choisir les mots pour traduire parfaitement ses idées et de trouver des symboles pour les expliquer. B-P a toujours été sensible au langage symbolique, déjà initié par le language de la nature auquel sa mère lui permi d'accéder. Tout au long de son périple parmi les hommes qui ont fait route  avec lui, il accueille avec beaucoup de sensibilité les objets qui devinrent sacrés par toute la considération que B-P manifestait à leur égard. S'il a su voir grand dans sa vie, c'est qu'il a commencé par agir immédiatement, très modestement et l'a poursuivie avec ténacité et optimisme. Comme garçon, il a tâté presque tous les sports: le cricket et les raquettes, la rame, la natation et le "rallye-paper", mais de tous c'est le football qu'il préférait. Quoiqu'il prît part à de nombreuses expéditions de chasse aux fauves en Afrique et aux Indes, il préférait étudier la vie et les habitudes des animaux sauvages plutôt  que de les tuer. Il se levait de bonne heure et faisait une promenade avec ses chiens.

"Si je ne m'étais pas levé tôt toute ma vie, je n'aurais jamais eu le temps de tirer de l'existence la moitié du plaisir qu'elle m'a donné."
( La route du succès . op. cit, p.88)

B-P lisait aussi la biographie des héros d'antan, et c'est d'eux qu'il apprit bien des choses sur ce qu'il fallait faire pour remplir son devoir. Extrêmement religieux, profondément pénétré de la place de la religion dans la vie d'un homme, sans doute d'abord par conformisme anglais, ensuite par découverte personnelle, il voulut que tous   ses éclaireurs aient à coeur d'aimer Dieu. Jamais il n'usait de mesures disciplinaires, préférant exciter en chacun le sens de l'honneur et témoigner une confiance qui ne fut que rarement démentie.

"Ma vie a été profondément heureuse non seulement dans mon propre foyer, mais aussi en dehors de lui. Je voudrais, avant de mourir, dire toute ma reconnaissance à des centaines, que dis-je, à des milliers de personnes qui m'ont témoigné de l'affection. J'ai été touché, profondément parfois, de la bonne volonté rencontrée soit parmi mes frères éclaireurs, soit parmi mes compatriotes, de toutes les classes de la société, dans tout l'Empire.   Mais cette bonne volonté ne s'est pas bornée à celle de mes compatriotes, car je l'ai trouvée aussi chez des hommes appartenant à d'autres nationalités. Elle n'a pas été le résultat de ce que j'ai pu faire pour eux, mais l'expression de leur propre bonté. Elle a contribué grandement à faire de ma vie, une vie heureuse. C'est pourquoi j'espère que l'on inculquera, de plus en plus, cet esprit de bienveillance à la génération montante   afin de donner le bonheur à d'autres vies. J'espère aussi qu l'idéal chrétien de paix et de bonne volonté ne restera pas un simple précepte, mais sera mis en pratique. Regardant en arrière et considérant ma vie de plus de quatre-vingt ans, je réalise combien la vie est courte et combien sont vaines la colère et les luttes politiques. La seule chose qui vaille la peine d'être vécue est d'apporter un peu de bonheur dans la vie des autres."
Lord Robert Baden-Powell of Gilwell . op. cit, p.261

http://www.pinetreeweb.comEn 1937, B-P se rendit avec sa Lady au Kenya où il se reposa pendant l'hiver à Nyeri. Lui et sa compagne furent si enchantés du pays qu'ils décidèrent d'y construire une villa à laquelle ils donnère le nom de Paxtu en souvenir de Pax Hill, Bentleu. De son lit, il voyait un paysage merveilleux s'encadrer dans la chambranle de la porte-fenêtre; le bord de la terrasse  où il y a peu de temps encore il prenait son petit déjeuner en compagnie des oiseux; puis la pente douce du jardin, avec ses grands arbres exotiques dont les palmes s'éventaient à la bise. Au loin, majestueux, le sommet du Kenya accrochant au ciel limpide son cumulus de blancheur.   D'une main incertaine, B-P en fit une dernière aquarelle ethttp://www.pinetreeweb.com en dessous écrivit: PAX, puis, doucement, il se laissa glisser dans la Paix. Le journal Le Soleil , de Québec annonça sa mort en ces termes: "Le lieutenant-général Lord Baden-Powell, fondateur du scoutisme et du guidisme et l'un des plus fameux officiers d'espionnage de tous les temps, est décédé au Kénya, à l'âge de 83 ans à 6 hres.10 le matin du jeudi 8 janvier 1941".